Michel Clézio, Fédération des Urof : “Une tentation au centralisme"

Interrogé sur le projet de loi, le président de la Fédération nationale des Urof déclare en avoir une opinion partagée, tout en lui reconnaissant de nombreux points positifs.

Par - Le 03 mai 2009.

Interrogé sur le projet de loi, le président de la Fédération nationale des Urof déclare en avoir une opinion partagée, tout en lui reconnaissant de nombreux points positifs.

Pour nous, l'objectif prioritaire a toujours été de permettre au plus grand nombre d'accéder à la formation, et notamment les chômeurs. Par exemple, il n'est pas choquant, de notre point de vue, que les fonds collectés auprès des entreprises participent également à la formation des demandeurs d'emploi. D'autre part, nous avons toujours prôné une simplification du paysage de la FPC, que nous jugeons peu lisible. Sur ces deux points, il est indéniable que le projet de loi apporte de véritables avancées." De la même manière, il se dit notamment favorable au principe de transférabilité du Dif.
Toutefois, le président de la Fédération nationale des Unions régionales des organismes de formation émet quelques réserves quant à ce qu'il désigne comme une “ tentation au centralisme " : “Le pilotage tripartite entre l'État, les Régions et les partenaires sociaux concernant les priorités régionales en matière de formation professionnelle constitue, à notre avis, un retour en arrière. Pour nous, l'échelon décisionnel le plus judicieux en la matière, c'est la Région. Or, cette disposition du projet de loi nous apparaît comme une tentative de reprise en main de l'État."
Par ailleurs, Michel Clézio critique également la concertation annuelle des acteurs, qu'il juge inadéquate : “Concernant les PRDF (plans régionaux de développement des formations), on est dans un rythme pluriannuel. Cela risque, selon moi, d'induire un certain déphasage…"
Enfin, Michel Clézio se déclare favorable au FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels), dans la mesure où celui-ci doit financer l'accès à la formation d'un grand nombre de demandeurs d'emploi. Toutefois, il se dit curieux de voir comment seront gérées les déclinaisons régionales. “Une fois encore, on assiste à une mainmise de l'État, puisque ce dernier signera des conventions avec les Régions."

Aurélie Gerlach

Paru dans Inffo Flash n° 745, 1er-15 mai 2009