L'économie sociale et solidaire, “moteur pour l'emploi et pour le développement des territoires"

Par - Le 16 novembre 2012.

Le Conseil national des chambres régionales de l'économie sociale et solidaire (CNCRES) vient de publier sa 3e édition du “Panorama de l'économie sociale et solidaire en France et dans les régions". Réalisé par l'Observatoire national de l'économie sociale et solidaire [ 1 ]Cette édition a été réalisée avec les soutiens du ministère délégué chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Consommation, de l'Association des Régions de France, de la Caisse des dépôts, de la mutuelle Chorum, de la Macif, de la Matmut et du Crédit coopératif., cette étude apporte un éclairage synthétique sur les spécificités et le poids d'un ensemble socioéconomique dont la participation à l'emploi en France n'est pas négligeable. Au moment où le chômage atteint un niveau record dans notre pays, les chiffres prouvent à quel point les organisations et entreprises de l'ESS sont des moteurs pour l'emploi et pour le développement économique et social des territoires, au service d'une plus grande cohésion sociale.

Créations d'emplois “soutenues"

Ainsi, indique le rapport, “19 millions de Français adhèrent à une mutuelle de santé, près de 22 millions sont sociétaires d'une banque coopérative, 21,1 millions sont sociétaires d'une mutuelle d'assurance, entre 11 et 16 millions sont bénévoles dans des associations, plus de un Français sur quatre adhère à une association". La part du secteur dans l'emploi est importante. En effet, les organisations et entreprises de l'ESS comptent en France plus de 222 900 établissements employeurs et 2,34 millions de salariés, ce qui représente 10,3 % de l'emploi en France et 14 % de l'emploi privé. La grande majorité de ces emplois (78,6 %) se retrouvent dans les associations, puis dans les coopératives (13,1 %), les mutuelles (5,4 %) et les fondations (2,9 %). Mais, précise le rapport, “la contribution à l'emploi de l'ESS est cependant plus importante si l'on considère l'ensemble des emplois associés portés par des entreprises extérieures à l'ESS mais contrôlées par des groupes coopératifs ou des mutuelles, ce qui représenterait a minima 253 000 emplois supplémentaires, ou par des entreprises bénéficiant d'agréments spécifiques comme ceux de l'insertion par l'activité économique".
L'ESS a permis des créations d'emplois “soutenues et plus importantes que dans le reste de l'économie jusqu'en 2010 (autour de 2 % de croissance par an depuis 2008), signe d'une bonne résistance à la crise en cours". Cependant, le CNCRES constate “un affaiblissement de l'emploi associatif sur l'année 2011 et le premier semestre 2012 (de 2 à 4 % selon les régions) confirmant l'inquiétude des dirigeants associatifs qui avaient alerté sur la diminution des soutiens publics (baisse des financements et des contrats aidés)".

Les acteurs de l'ESS contribuent fortement au développement des territoires. En effet, parce qu'ils répondent aux besoins spécifiques d'une population locale, les emplois, organisations et entreprises de l'ESS y sont fortement ancrés. Ils “optimisent l'utilisation des ressources locales disponibles et mobilisent tous les acteurs locaux autour de projets au service du développement des territoires. Portant [ainsi] des services de proximité et créant des emplois non délocalisables", intervenant notamment dans “la mise en place de services d'intérêt général répondant à des besoins sociaux" dans les territoires (services aux personnes, petite enfance, santé, etc.).

Chiffres clés

L'ESS, c'est :
10,3 % de l'emploi français ;
13,9 % de l'emploi privé ;
2,34 millions de salariés ;
222 900 établissements employeurs ;
56,4 milliards d'euros de rémunérations brutes versées ;
21,6 milliards de chiffre d'affaires des mutuelles d'assurance ;
20,7 milliards de chiffre d'affaires des mutuelles de santé ;
288 milliards de chiffre d'affaires des coopératives ;
un budget global associatif de 70 milliards.

Avec plus de 67 % des salariées, les secteurs de l'ESS sont ceux qui emploient plus femmes : plus que dans le secteur public (60 %) ou le reste de l'économie privée (40 %). De plus, les inégalités salariales y sont moins fortes que dans le reste de l'économie : les écarts de rémunération entre hommes et femmes à poste et conditions d'emploi équivalents sont de 8 % dans l'ESS, contre 13 % dans le reste du privé. Ses salariés étant en moyenne nettement plus âgés que ceux du reste de l'économie privée, l'ESS s'attend à 608 000 départs en retraite d'ici 2020. Une situation qui, selon le rapport, fait du renouvellement des emplois et de la transmission des savoir-faire dans un avenir proche “une préoccupation essentielle des organisations et entreprises de l'ESS, notamment dans les secteurs les plus en tension (sanitaire et social, insertion, etc.)".

Notes   [ + ]

1. Cette édition a été réalisée avec les soutiens du ministère délégué chargé de l'Économie sociale et solidaire et de la Consommation, de l'Association des Régions de France, de la Caisse des dépôts, de la mutuelle Chorum, de la Macif, de la Matmut et du Crédit coopératif.